Préparation retraite : épargner dès le début de votre carrière ?

«La retraite, on n’en aura pas» ou « on sait ce qu’on cotise mais on ne touchera probablement pas grand chose»… Voilà ce que l’on entend quand on interroge les français, notamment les plus jeunes, au sujet de la retraite.

D’où le succès du Plan épargne retraite (PER) depuis sa création car il permet aux épargnants de ne pas compter que sur le système de notre retraite par répartition mais aussi de se tourner vers un système complémentaire par capitalisation. 

L’objectif est de se créer ses futurs emplois en cotisant aujourd’hui dans un Plan épargne retraite (PER). Nous constatons, auprès de nos clients, une volonté d’anticiper et de commencer cette épargne de plus en plus jeune, une attitude qui peut s’avérer très rentable.

Intérêts composés et actifs dynamiques, le mix idéal pour l’épargnant

Il s’agit un peu de la fable du lièvre et de la tortue… plus la stratégie d’épargne est mise en place tôt, plus il sera facile de se créer un capital substantiel. D’ailleurs, Albert Einstein lui-même considérait que la mécanique des intérêts composés constituait la merveille du monde !

Cependant pour créer un effet « boule de neige conséquent », il faut que les taux d’intérêt du PER soient élevés. 

Celui qui met en place sa stratégie de bonne heure a un double avantage. Il bénéficie d’une capitalisation plus importante, mais aussi et surtout, avec un horizon d’investissement très long, notre épargnant peut se permettre d’investir dans des actifs dynamiques tels que les actions, dont les rendements à long terme sont bien plus attractifs que les actifs sans risque.

D’autant que si la stratégie est mise en place au moyen de versements mensuels programmés, son risque en sera d’autant plus lissé !

Plus la date de la prise de retraite approchera, plus l’exposition aux actifs à risque sera réajustée à la baisse, et ce afin de sécuriser progressivement la stratégie pertinente de notre épargnant.

Un avantage fiscal conséquent

Soyons clair : l’avantage fiscal issu de l’épargne en plan d’épargne retraite dépend de votre fiscalité actuelle et de votre « taux de remplacement » à la retraite.
Plus vous êtes fiscalisé aujourd’hui, ou plus il y a de différence entre vos revenus actuels et ceux potentiels à votre retraite, et plus l’intérêt fiscal du PER sera attractif.
En effet, les sommes placées dans ce produit financier sont déductibles des revenus nets imposables à 100% (jusqu’à un certain seuil toutefois).
Sans être restreint à ces professions, chaque cas étant individuel, nous pouvons néanmoins évaluer que les cadres ou les professions libérales verront un intérêt particulier à ce mécanisme. En effet, leur tranche marginale d’imposition, en activité, est bien souvent de 41% voire 45%, alors que la diminution des revenus peut être conséquente : l’objectif reste de défiscaliser à un taux supérieur à celui de la fiscalité à la sortie !

Taux d’imposition actuel:

  • Plus votre tranche marginale d’imposition (TMI) est élevée, plus l’avantage fiscal du PER est important. En effet, les versements effectués sur le PER sont déductibles de vos revenus imposables, ce qui signifie que vous payez moins d’impôts aujourd’hui.
  • Par exemple, si vous êtes dans la tranche marginale d’imposition à 41%, chaque versement de 100€ sur votre PER vous permet de réduire votre impôt de 41€.
  • A contrario, si vous êtes non imposable ou dans une tranche marginale d’imposition basse, l’intérêt fiscal du PER est moindre.

Taux de remplacement à la retraite:

  • Le taux de remplacement correspond au rapport entre vos revenus d’activité et vos revenus à la retraite. Plus ce taux est bas, plus la perte de revenus à la retraite est importante.
  • Le PER permet de compenser cette perte de revenus en vous constituant un capital à long terme. Ce capital peut ensuite être utilisé pour générer des revenus complémentaires à la retraite, sous forme de rente ou de rachats partiels.
  • L’avantage fiscal du PER est donc d’autant plus important si votre taux de remplacement est bas.

Profils potentiellement les plus intéressés:

  • Cadres et professions libérales: Ces catégories de professions ont généralement des revenus élevés et une TMI élevée. Ils peuvent donc profiter pleinement de l’avantage fiscal du PER.
  • Simulaons l’exemple d’un cadre imposable à 41%: Un versement de 10 000€ sur son PER lui permet d’économiser 4 100€ d’impôts sur le revenu. Cet argent peut ensuite être investi pour générer des revenus complémentaires à la retraite.
  • Autres profils: Le PER peut également être intéressant pour les personnes qui ont des revenus irréguliers ou qui changent de situation professionnelle au cours de leur carrière.

Limites et points d’attention:

  • Il existe des plafonds de versements annuels sur le PER. Ces plafonds varient en fonction de votre revenu professionnel et de votre situation familiale.
  • Les sommes versées sur le PER sont bloquées jusqu’à votre départ à la retraite. Il existe quelques exceptions à cette règle, mais il est important de s’en tenir aux conditions d’utilisation du PER pour profiter pleinement de l’avantage fiscal.
  • Le PER est un produit d’épargne à long terme. Il est important de choisir un PER qui correspond à vos objectifs financiers et à votre horizon de retraite.

Cas concrets pour illustrer l’attractivité du PER:

  • Cas 1 : Un cadre supérieur avec un revenu annuel de 100 000€ et une TMI de 41% verse 10 000€ sur son PER. Il économise ainsi 4 100€ d’impôts sur le revenu. Cet argent est investi dans un fonds actions qui génère un rendement annuel de 5%. Au bout de 30 ans, son capital aura atteint environ 80 000€.
  • Cas 2 : Un artisan avec un revenu annuel de 50 000€ et une TMI de 30% verse 5 000€ sur son PER. Il économise ainsi 1 500€ d’impôts sur le revenu. Cet argent est investi dans un fonds diversifié qui génère un rendement annuel de 4%. Au bout de 25 ans, son capital aura atteint environ 45 000€.

Une transmission encore plus avantageuse que l’assurance-vie

Si malheureusement, l’épargnant décède en phase de constitution de cette retraite, la stratégie d’avoir épargné dans le cadre d’un plan épargne retraite reste pertinente, cette fois pour les héritiers : les sommes investies ayant été défiscalisées à l’origine, elles sont, au décès de l’assuré, logiquement transmises au bénéficiaire pour un montant plus élevé, à effort d’épargne identique. Ainsi, en ayant investi 50.000 euros, un épargnant imposé dans la tranche à 41 % n’a réellement dépensé que 29.500 euros et a donc pu réinvestir « gratuitement » les 20.500€ de gains fiscaux. À son décès, ce sont bien les 50.000 euros, sans compter les gains financiers, qui seront transmis aux bénéficiaires. Autre atout majeur, les gains issus d’un PER et versés suite au décès de l’assuré échappent aux prélèvements sociaux, contrairement à ceux générés dans le cadre d’une assurance-vie.

Bien prendre en compte que vos fonds seront bloqués…

Malgré les avantages considérables explicités ci-dessus, il faut bien prendre en compte que l’épargne dans le cadre d’un PER doit bien accueillir uniquement les fonds que vous pouvez bloquer pour cela.
N’oubliez pas que vous aurez d’autres aléas ou projets de vie à financer. Évaluer avec votre conseiller en gestion de patrimoine les sommes que vous devez allouer à chaque projet paraît essentiel, seule une vue globale incluant fiscalité, allocation d’actifs, et stratégie juridique et patrimoniale, vous permet d’avoir une véritable pertinence dans cette mise en place.

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